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Alchimie et Médecine

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Alchimie et Médecine Empty Alchimie et Médecine

Message par Alienox Sam 19 Oct - 9:21

Alchimie et Médecine Photo_10

Etroitement liée à l'alchimie, la médecine spagyrique est actuellement très peu connue malgré l'aura de son précurseur, Paracelse. Cela tient, notamment, à une tradition de secret qui entoure l'alchimie et à un langage symbolique difficile.
La médecine spagyrique est une médecine traditionnelle née au 16e siècle sous l'impulsion de l'illustre Paracelse. Le terme spagyrie également utilisé par B. Valentin, célèbre alchimiste médiéval, signifie étymologiquement extraire (spao) et réunir (ageiro). En fait, la médecine spagyrique est directement issue de l'antique tradition hermétique alchimique. Plus précisément, la spagyrie est une application dans le domaine médical des principes de l'alchimie millénaire, tant répandue au Moyen Age, et encore pendant toute la Renaissance. Si la spagyrie apparaît assez tardivement dans l'histoire, sa véritable naissance est bien plus ancienne, et remonte très probablement à l'Egypte ancienne, berceau de l'alchimie.

Alchimie et Médecine Sel-so10

Les trois principes: Soufre, Sel, Mercure

Dans la vision cosmogonique de l'alchimie, le fondement de la matière repose sur la coexistence de trois principes en équilibre : Soufre, Sel, Mercure. Ces trois principes ne constituent nullement les composants chimiques de même nom, mais s'y réfèrent uniquement par analogie physique. libre . L'alchimiste M. Sendivogius définit les trois principes en ces termes: " Le Mercure est une liqueur spirituelle, aérée, rare, engrossée d'un peu de Soufre, et l'instrumentale la plus proche de la chaleur naturelle... "

"Le Soufre est un principe gras et huileux qui lie les deux autres principes entièrement différents... "

" Le Sel est la substance des choses et un principe fixe comparable à l'élément de la terre. Il nourrit le Soufre et le Mercure qui agissent sur lui. "

L'homme, matière animée, est lui aussi asservi dans son équilibre de santé physique, morale et psychique à la dynamique des trois principes ou " Humeurs ". L'alchimiste B. le Trévisan établit cette relation en ces termes : " Ainsi est Trinité en Unité, et Unité en Trinité, car là sont corps, esprit et âme. Là aussi est Soufre, Mercure, Arsenic (Sel). "

Alchimie et Médecine Images10

Extraction de la teinture végétale

Des trois principes aux sept tempéraments

La prépondérance de l'une des trois humeurs par rapport aux autres permet de définir sept diathèses ou tempéraments

- Soufre,

- Sel,

- Mercure,

- Soufre + Sel,

- Soufre + Mercure, etc.

Lorsque surgit un déséquilibre entre les trois Humeurs, alors la maladie se déclare. Selon Rivière, le tempérament Mercure est proche du tempérament nerveux d'Hippocrate, tandis que le Soufre correspond au tempérament bilieux-sanguin et le Sel, au tempérament lymphatique.

Les trois Humeurs de Paracelse sont également proches de la catégorisation tripartite des diathèses (stades de présénescence) selon Bergeret et Tétau, à savoir le Diencéphale, le Vasculaire, et l'Hépato-rénal. Le Diencéphale est défini comme faisant l'objet de perturbations endocriniennes constantes aux séro-tests. Il est décrit comme un sujet longiligne, hypersensible qui ressemble au Phosphorique des homéopathes. Le Vasculaire correspond quant à lui au Carbonique et constitue le terrain propice aux maladies cardio-vasculaires. Enfin, l'Hépato-rénal fait le lit des maladies de l'appareil digestif et rénal et correspond à la

réticulo-endothéliose chronique décrite par Henri-Bernard et à la sycose. Il s'agit d'une dégénérescence et d'une infiltration du tissu de soutien.

Dans la conception de Paracelse, le retour à la santé passe inévitablement par un travail de rééquilibration des trois Humeurs, l'une par rapport à l'autre. Pour cela, le thérapeute a recours au remède spagyrique rninéral ou végétal, lequel a été élaboré selon les préceptes alchimiques. La confection de ce remède consiste dans la séparation-purification des trois principes Soufre, Sel, Mercure, puis dans leur conjonction. Cette conjonction permet de libérer au sein de la teinture, ce que Paracelse appelle la Quintessence, c'est-à-dire le dynamisme thérapeutique du végétal ou du minéral, porté à son degré d'efficience maximale.

Médecine alchimique et médecine orientale

Surprenant est de constater l'existence de fondements théoriques communs entre la médecine ayurvédique (et tibétaine), et la pensée traditionnelle alchimique occidentale dans son application médicale. Cela pose la question d'une origine historique commune entre ces antiques médecines, pourtant d'origines géographiques si éloignées. La parenté qui unit la pensée spagyrique et la pensée ayurvédique ou tibétaine se situe sur la base de l'existence des trois principes. Dans l'Ayurvéda, Vayu correspond au Mercure des spagyristes, Pitta au Soufre, Kapha au Sel. Dans la médecine tibétaine, Vayu, Pitta, Kaphadeviennent Riun, Mkhris-pa, Bad-kan.

D'après Cananath Sen cité par Massin :

- Vayu représente la fonction nerveuse, le système nerveux central et périphérique, l'exagération des phénomènes de mouvement qui entrent dans les fonctions organiques. - Pitta régit le tronc. Il est responsable du métabolisme thermogénétique, de la digestion, de la coloration du sang, des sécrétions et des excrétions.

- Kapha assure la régénération, et la production des liquides préservateurs: le mucus, les liquides synoviaux. Sur le plan émotionnel, ces trois humeurs se rattachent respectivement à l'avidité, la colère et la torpeur.

On est proche des tempéraments " nerveux "/Mercure, " bilieux-sanguin "/Soufre et "lymphatique "/Sel, définis par Rivière.

Mais l'analogie ne s'arrête pas là puisque la médecine spagyrique tout comme la médecine ayurvédique et tibétaine comportent communément cinq éléments, à savoir : les quatre éléments feu, air, eau, terre, auxquels il faut ajouter la Quintessence pour ce qui est de la spagyrie et l'Aether ou Akash pour ce qui est de l'Ayurvéda.

Alchimie et Médecine Images11Alchimie et Médecine Images12

La mise en évidence de ces analogies ne présente pas d'autre intérêt que de mieux asseoir l'authenticité de la médecine spagyrique en s'appuyant sur des médecines mieux connues et répandues dans le monde oriental.

La spagyrie végétale

Un des nombreux mérites de Paracelse a été d'appliquer à la Matière médicale végétale les principes de l'antique spagyrie qui s'était cantonnée au règne minéral presque exclusivement, notamment à travers les travaux de B. Valentin. Paracelse définit les trois principes issus du règne végétal par ces termes : " Ce qui brûle est le Soufre ; ce qui s'élève en fumée est Mercure ; ce qui se résout en cendre est le Sel. " Ailleurs, il précise " ... l'un est liqueur, c'est le Mercure ; l'autre est une huile (ofeitas), c'est le Soufre ; le troisième un alkali, c'est le Sel ". L'art spagyrique consiste à " tirer le nombre ternaire de l'unité et à ramener le ternaire à l'unité ". En clair, cela revient à séparer les huiles aromatiques volatiles et non volatiles (le Soufre), les alcools obtenus par fermentation (le Mercure) et les sels solubles et insolubles (le Sel) issus de la calcination du caput mortuum des alchimistes, c'est-à-dire des fèces. La méthode proposée par Paracelse et exposée au lecteur de façon très laconique est la suivante :

" ... Mais les herbes et leurs semblables doivent être prises d'abord et macérées et "putréfiées" dans une bonne eau-de-vie, ainsi pendant un mois : distille-les ensuite au bain-marie, rajoute encore et procède comme précédemment jusqu'à ce que la quantité de l'eau-de-vie soit réduite à un quart du suc des plantes ; redistille le produit au bain-marie pendant un mois, en y ajoutant à nouveau des plantes, puis sépare-les et possède un magistère de l'herbe que tu désires. " Les procédés de fabrication varient, en fait, plus ou moins selon les auteurs. Certains, pour accélérer le processus de fabrication, ont recours au Soxhiet ou au Kumagawa et utilisent une bonne eau-de-vie de raisin rectifiée, d'autres procèdent à

des fermentations laborieuses pour libérer toute une variété d'alcools, d'esters et autres composés organiques volatils. Les sels sont utilisés, pour certains, sous leurs formes solubles exclusivement, alors que d'autres considèrent que l'incorporation des sels insolubles est indispensable pour libérer pleinement la Quintessence du végétal.

Une prise en compte intuitive des oligo-éléments

Par la présence des sels dans les préparations végétales, on peut dire que la spagyrie est la première forme de médecine qui prenne en compte, selon une perception purement intuitive, les données modernes de la micronutrithérapie (oligo-thérapie) telle qu'elle est conçue aujourd'hui comme médecine de terrain à part entière. Intégré à la préparation végétale, l'oligoélément exerce non seulement une action d'ordre catalytique sur les réactions enzymatiques, comme l'envisageait Ménétrier, mais aussi une action structurale et plastique sur le tissu conjonctif en particulier. L'action de fond des sels minéraux et métalliques présents dans la " teinture végétale " prépare le terrain et le rend propice à celle du Soufre et du Mercure. Un terrain allergique carencé est habituellement " faiblement répondant " à l'égard d'une thérapeutique donnée (en homéopathie, le recours à de hautes dilutions peut s'avérer nécessaire).

L'importance de l'oligoélément, essentiel à la vie, s'illustre historiquement, et a posteriori, avec la découverte du lien existant entre le syndrome d'hypothyroïdie et la carence en iode. Paracelse est le premier à avoir proposé l'utilisation d'une algue marine, le varech, riche en iode, pour traiter les populations carencées, vivant dans les Alpes, et souffrant d'hypothyroïdie. L'histoire ne nous le dit pas, mais on peut supposer que Paracelse avait su percevoir l'odeur marine qui se dégage d'une solution de sels de Varech calciné et avait pour cette raison probablement incorporé les sels de l'algue dans la " teinture végétale " (ceci conformément au processus spagyrique). À noter le fait que l'hypothyroïdie est une maladie du principe Sel (diathèse lymphatique) et ceci n'avait probablement pas échappé à Paracelse. Nous n'irons pas jusqu'à prétendre, cependant, de manière péremptoire, que le génial médecin avait clairement établi le lien entre la carence d'un élément minéral (l'iode en l'occurrence) et la possibilité d'opothérapie substitutive.

L'action des sels végétaux

Au-delà de cet exemple, les anciens, sans rien savoir des données de la science biochimique et ultrastructurale moderne, avaient pris conscience de l'importance de la partie " saline " en l'homme et de l'action des sels du végétal sur l'organisme. Von Bernus, qui au début du siècle n'avait pas pleinement percé la réalité oligominérale, étaye ce sentiment à travers ses propos : " Les alchimistes ne savaient pas que le sai tartari obtenu par la calcination du tartre avait la même formule (chimique) que la potasse provenant de la combustion et lixiviation de l'écorce de chêne ou de n'importe quelle autre plante (armoise, romarin, etc.), mais ils savaient fort bien que le sel provenant des feuilles et des glands de chêne est efficace contre l'hématurie, que le sel d'armoise est bon pour les fièvres, etc. On voit donc que ces différents sels de plantes possèdent le même champ d'action que les constituants organiques des plantes entières, bien que la formule chimique de la potasse reste toujours la même quelle que soit la plante dont elle provient. " Certains auteurs donnent à ces mots un sens d'ordre plus " énergétique ". En fait, les deux interprétations sont possibles et ne s'excluent nullement dans la pensée alchimique moderne.

Les sels issus de la calcination vont jouer un rôle particulier par la formation, après incorporation dans la teinture végétale, de particules organo-minérales hydratées. Cette complexion est obtenue par phénomène d'adsorption des composés organiques sur les particules salines non solubles issues de la calcination de la plante. L'adsorption, rappelons-le, est définie, en l'occurrence, par la fixation ou la concentration de molécules ou ions à la surface d'un solide (le sel, ici) finement divisé.

Ce phénomène est à l'origine de la décoloration partielle de la teinture végétale après adjonction du sel. Les forces électrochimiques qui président à l'adsorption des molécules organiques sur les particules minérales sont réversibles et de faible énergie. Il n'est cependant pas exclu que certaines liaisons de haute énergie, type liaison de covalence, se produisent en faible proportion. Ces réactions chimiques de faible et peut-être de haute énergie sont favorisées par la cohobation spagyrique qui catalyse ces réactions électrochimiques par la chaleur. Ce phénomène constitue, suivant la conception spagyrique, une " dynamisation " particulière. La complexion des minéraux alcalins avec les composés organiques pourrait être de nature à protéger ces derniers vis-à-vis de l'acidité gastrique souvent délétère.

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L'élixir spagyrique

Une fois " cohobé ", l'élixir doit faire l'objet d'une dilution idoine en milieu hydro-alcoolique pour être amené au maximum de son potentiel d'action ou, dirait Paracelse, pour " libérer sa Quintescence ". Notons que le pH de l'élixir spagyrique se situe autour de 7, c'est-à-dire dans la zone de neutralité entre le milieu acide (Soufre) et le milieu basique (Sel).

La stabilité de l'élixir dilué est d'excellente qualité, mais il peut arriver, lorsque la proportion de Sel est excessive par rapport à celle de Soufre et de Mercure, que les fines particules, mises en suspension par agitation, subissent une sorte de " floculation ". Ce phénomène témoigne d'une modification des propriétés électrochimiques de l'élixir et est curieusement à l'origine d'une perte de son efficience thérapeutique. Ceci permet de supposer l'importance des propriétés électrochimiques enjeu, dans la fabrication de l'élixir.

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La médecine spagyrique, une médecine holistique

D'une façon synthétique, la médecine spagyrique de Paracelse englobe plusieurs aspects des médecines naturelles. La spagyrie fait indéniablement figure de médecine holistique. Tout d'abord, sur le plan théorique, puisque selon une vision cosmogonique, l'Homme-microcosme et la Nature-macrocosme sont régis tous deux par les mêmes principes : Soufre, Sel, Mercure. Ensuite, plus concrètement, par référence aux autres thérapies naturelles, en prenant en compte les trois aspects de l'élixir spagyrique, à savoir:

- Le principe Soufre qui s'apparente à la phytothérapie et à l'aromathérapie, et constitue le support d'une action pharmacologique rapide, capable d'apporter une guérison ou à défaut une disparition rapide du symptôme.

Exemple : la digitale, par ses principes actifs, va entraîner très rapidement après son absorption une augmentation de la force de contraction du coeur et une diminution de la fréquence cardiaque.

- Le principe Mercure ,beaucoup moins " palpable ", se rattache davantage au domaine de l'homéopathie, en agissant sur des " niveaux énergétiques subtils ". La rapidité d'action du Mercure dépend, plus encore que pour le Soufre, du potentiel de réaction de l'organisme face à la maladie (terrain sthénique ou asthénique).

- Le principe Sel , correspond au niveau physique dans son aspect structural et biocatalytique. Le Sel corrige le terrain et contribue à maintenir ou à restaurer le potentiel d'autodéfense de l'organisme face à une agression exogène voire endogène. Il prépare l'action des deux autres principes.

Il va de soi que la spagyrie intègre ces trois principes à la fois, qui en réalité sont indissociables. Il n'est pas question, dans l'esprit de la spagyrie, d'utiliser les principes indépendamment les uns des autres, selon que l'on ait à traiter une maladie physique, voire mentale, pas plus que de concevoir une action thérapeutique dissociée des principes.

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La spagyrie minérale

La spagyrie " minérale " est une application directe des préceptes de l'alchimie ancestrale occidentale et millénaire dans le domaine médical. La spagyrie minérale affirme sa prééminence sur la spagyrie végétale qui d'ailleurs lui est postérieure. En fait, par essence, alchimie et spagyrie minérale sont intimement liées et indissociables. La Pierre philosophale (Elixir vitae) des alchimistes n'est-elle pas sensée offrir des possibilités exceptionnelles de régénération du corps humain!

Seuls les métaux sous la forme de sulfure minéral, tels qu'ils sont issus de la mine, intéressent l'" alchimiste-spagyriste ". Ceci s'explique par le fait que l'obtention d'une Quintessence minérale exige, traditionnellement, d'opérer sur une matière vierge, qui seule est capable de livrer par l'Art les trois principes Soufre, Sel et Mercure. Ceux-ci seront séparés, purifiés et exaltés avant d'être conjoints selon les proportions requises pour libérer la Quintessence.

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Les sept métaux

Au Moyen Âge, la science reconnaissait sept métaux, auxquels viennent s'ajouter l'antimoine et l'arsenic, classés aujourd'hui comme métalloïdes. Dans une approche cosmogonique de l'univers, les sept métaux sont associés respectivement aux sept planètes traditionnelles du système solaire (doctrine des signatures). L'or est en relation, par analogie, avec le Soleil, l'argent avec la Lune, le mercure vulgaire ou vif-argent avec Mercure, le cuivre avec Vénus, le fer avec Mars, l'étain avec Jupiter, le plomb avec Saturne.

L'antimoine, quant à lui, est en relation avec la planète Terre, conformément à la représentation symbolique qui le désigne, à savoir la boule crucifère.

Les métaux les plus utilisés sont, comme on peut le supposer, les moins toxiques : le fer, le cuivre et l'antimoine, lequel n'est pas, à proprement parler, un métal.

L'or, contrairement à ce que l'on pense, a peu été utilisé par les spagyristes. Et lorsque ces derniers y font référence dans leurs écrits, il s'agit en fait très souvent d'Or philosophique ou Or potable, c'est-à-dire d'un composé qui dérive de leur Pierre philosophale. Même remarque en ce qui concerne les métaux : Mercure, Plomb et Argent, tous trois philosophiques, donc sans rapport direct avec les métaux vulgaires du même nom, mais à interpréter sur le plan analogique.

Le rouge de la vie

Le travail des alchimistes sur le fer, le cuivre ou l'antimoine est guidé par l'obtention de composés, caractérisés par la couleur rouge. En effet, dans la pensée alchimique, le rouge, par analogie avec le sang, est en relation avec la vie (Elixir vitae). Par l'absorption de ces composés métalliques, l'alchimiste cherche à s'approprier la " vitalité minérale ". D'ailleurs, la Pierre philosophale, également de couleur pourpre, est dans la symbolique alchimique chrétienne, assimilée au sang du Christ recueilli dans le Graal. Ce précieux sang est sensé apporter, dans le mythe graalien, une rénovation physique et spirituelle totale...


Si le fer et le cuivre doivent céder trois électrons pour recouvrir la couleur rouge (ou tirant sur le rouge), c'est sous une forme réduite et soufrée que doit se trouver l'antimoine pour revêtir cette qualité physique. Les études de toxicologie nous apprennent que la toxicité de l'antimoine est moindre pour les composés polysulfures (réduits). L'action biologique (toxique, en l'occurrence) d'un composé quel qu'il soit est, en effet, d'autant plus marquée que celui-ci se présente, chimiquement, sous une forme ionique. Ce sont les ions qui constituent le support de cette action. Ainsi, par exemple, le mercure réduit (Hg) est peu toxique comparativement au trichlorure de mercure (3CI-, Hg ... ) anciennement appelé sublimé corrosif, (ou " Serpent pierreux " des alchimistes).

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L'antimoine et sa préparation

En fait, l'antimoine constitue la matière privilégiée des alchimistes. Basile Valentin a consacré un ouvrage entier relatif à l'utilisation médicinale de ce métalloïde. L'auteur décrit les propriétés élogieuses de l'antimoine en ces termes : " L'antimoine est un sujet dont on peut fabriquer une pharmacie tout entière car il contient un vomitif, un purgatif, un dépuratif, un sudatif, et un diurétique ; il est un aperiens et un obstruens; un solvens et un coagulans; il est baume, onguent et emplâtre, in summa summarum: il peut être appliqué dans tous les états cum maximo usu fructu. C'est un maître de toutes les maladies, un prospecteur de la nature humaine ; sous réserve d'être appliqué correctement par le praticien, il est doué de virtus ubiquotica. "

En dépit des éloges grandiloquents à l'égard de l'antimoine, les alchimistes ne méconnaissent pas le potentiel de toxicité inhérent au métalloïde. Mais le traitement idoine du minerai selon les préceptes de l'alchimie traditionnelle permet de " libérer la Quintessence antimoniée " tout en réduisant à néant la toxicité de l'antimoine aux dilutions utilisées. Il ne s'agit pas de dilutions homéopathiques, mais bien de doses pondérales. Nous l'avons dit, les teintures spagyriques antimoniées sont de couleur rouge. C'est donc un polysulfure d'antimoine qui est en cause, mais tout l'Art consiste à l'obtenir sous la forme d'une solution colloïdale parfaitement homogène. Seule la solution colloïdale est, en effet, capable de libérer la Quintessence alors que le traditionnel pentasulfure d'antimoine obtenu par voie humide, en présence de carbonate de potassium et précipité par l'acide, est dépourvu de toute activité thérapeutique aux faibles doses habituellement utilisées.

Les particularités des solutions colloïdales

Par définition, une solution colloïdale est constituée de particules en suspension dans la phase liquidienne et porteuses de charges électriques de même signe. Rappelons que l'origine de ces charges électriques provient de l'adsorption, sur une particule électriquement neutre, d'ions positifs ou négatifs provenant de la phase dispersante. Plus fréquemment, la charge est due à la présence de groupements ionisables situés à la surface des particules colloïdales. Autour de la particule électriquement chargée se constitue, au contact du milieu hydroalcoolique, une couronne d'ions de signe contraire à celui des charges portées par cette particule ; c'est la couche diffuse de Couy.

La stabilité de la solution colloïdale spagyrique conditionne l'efficience thérapeutique de la préparation. La formation des particules colloïdales est favorisée par la cohobation, que nous avons déjà évoquée plus haut à propos de la spagyrie végétale, et qui est propice au développement de réactions physico-chimiques d'hydrolyse, d'oxydoréduction, etc., nécessaire dans l'obtention de l'état colloïdal. Un des avantages de la particule colloïdale est de permettre la " solubilisation " d'un métal non ionisé ou d'un composé organométallique.

L'homogénéité des " teintures spagyriques minérales " est excellente et constitue même une garantie de leur efficience. À l'état floculé, la teinture n'a plus du tout le même potentiel curatif. Cela permet, e supposer l'importance des propriétés électrochimiques des particules colloïdales au sein de la phase dispersante hydroalcoolique (l'eau et l'alcool se comportent comme des dipôles), et nous renvoie aux données scientifiques modernes concernant les recherches en cours sur les " propriétés mnésiques " de cette même phase (cf. les travaux de Benveniste).

Les propriétés thérapeutiques de l'antimoine

Le mécanisme d'action intime de l'antimoine est inconnu. Il agirait en stimulant les émonctoires et en particulier : peau, rein et poumon. La médecine allopathique recommandait encore au début du siècle l'oxyde d'antimoine pour son action diaphorétique et diurétique, mais la forte toxicité de la forme chimique sous laquelle il était utilisé a " précipité le métalloïde-roi dans les oubliettes... ! "

La présence du soufre (élément) n'est pas sans rapport avec l'action supposée de la Quintescence d'antimoine à l'égard de certaines affections, en particulier cutanées. Il faut savoir, en effet, que le soufre joue un rôle clé dans les processus de détoxification de l'organisme vis-à-vis des produits du catabolisme endogène (toxines), mais aussi vis-à-vis de certaines substances exogènes polluantes comme les métaux lourds. Cette activité de détoxification du soufre s'effectue par l'intermédiaire des processus de sulfo-conjugaison et de sufatation au niveau du foie. Les substances toxiques devenues solubles par sulfo-conjugaison ou sulfatation sont éliminées par les reins. Pour, ces raisons, l'apport du soufre s'est montré bénéfique dans certains processus allergiques. Par ailleurs, le soufre est un puissant réducteur, et contribue à lutter contre les mécanismes de peroxydation et de " stress oxydatif ", actuellement en cause dans bon nombre de maladies dégénératives. Enfin, des études récentes ont montré le rôle du soufre comme biocatalyseur, au sein de protéines-fer-soufre, dans les métabolismes énergétiques de glycolyse aérobie et du cycle de Krebs. Quant au rôle structural du soufre au sein du tissu conjonctif, il est très important, mais nous ne ferons que l'évoquer.

Spagyrie végétale ou spagyrie minérale ?

Est-il licite d'opposer, à l'instar de certains auteurs, spagyrie végétale et spagyrie minérale? Nous pensons que non. Les opposer reviendrait à mettre en balance les tenants de l'homéopathie minérale et ceux de l'homéopathie végétale. La matière médicale à laquelle se réfère la spagyrie est une et indivisible. D'ailleurs, très souvent, les remèdes auxquels ont recours les spagyristes relèvent à la fois du végétal et du minéral, conjoints au sein d'une même teinture spagyrique.

Conclusion

Si la spagyrie est si peu connue aujourd'hui, cela tient au fait qu'elle fut perpétrée de siècles en siècles par un petit nombre " d'initiés ", sous le sceau du secret, le même que celui qui a couvert et couvre encore l'alchimie. Mais pourquoi le voile de mystère qui entoure la spagyrie n'a-t-il pas été soulevé? La réponse à cette question tient au fait que les liens qui unissent la spagyrie minérale à l'antique alchimie sont beaucoup trop étroits pour que la vulgarisation soit possible. Si l'heure de la divulgation n'est pas encore venue, certaines révélations, concernant l'application médicale de l'alchimie, demeurent cependant aujourd'hui possibles.

Bibliographie :

R. Allendy, Paracelse, le médecin maudit, Éd. Traditionnelles, 1987.

C. Massin, La Médecine tibétaine, Éditions de la Maisnie, 1982.

J. Maveric, Médecine hermétique des plantes ou l'extraction des quin-

tescences parart spagyrique, Éditions Belisane, 1980.

P. Rivière, La Médecine spagyrique, Éditions Savoir pour Être, 1 994.

P. Rivière, La Médecine de Paracelse, Éditions Traditionnelles, 1 988.

P. Rivière, Alchimie et Spagyrie, du Grand-Œuvre à la médecine de

Paracelse, Éditions de Neustrie, 1986.

P. Rivière, l'Alchimie; science et mystique, Éditions de Vecchi, 1990.

B.Valentin, Le Char triomphai de l'antipmine, Bibliotheca Hermetica,1977.

B.Valentin, Le Livre des douze clefs de la philosophie, Éditions de Minuit, 1956.

A.Von Bernus, Médecine etalchimie, Éditions Belfond, 1977.


Source: Miroir.com
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